Parents d'élèves de la Vallée Verte

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Tag - résistance pédagogique

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vendredi, avril 2 2010

Je désobéis, tu désobéis, qui désobéit ?

Le Collectif National de Résistance à Base Elèves (CNRBE) dénonce une décision incompréhensible et provocatrice.

Mardi 30 mars 2010, Madame l’Inspectrice d’Académie de l’Isère a pris la décision de retirer leur fonction de directeur d’école à Claude Didier et Rémi Riallan qui refusent de renseigner la Base de données Base Elèves, au seul motif qu’ils refusent de renseigner le fichier Base Elèves 1er degré.

Or, dans un rapport du 24 février 2010, Margaret Sekaggya, Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme auprès des Nations Unies mentionne qu’elle a adressé au gouvernement français, conjointement avec le Rapporteur spécial sur le droit à l’éducation et le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants, une lettre d’allégations  au sujet de la mise en oeuvre du traitement de données Base Elèves. Dans cette lettre, " des craintes ont été exprimées quant au fait que les mesures disciplinaires prises à l’encontre " des directeurs d’école refusant de renseigner Base Elèves "soient liées à leurs activités non violentes de promotion et de protection des droits de l’homme, notamment du droit au respect de la vie privée. "
Les six isérois cités sont ainsi reconnus comme des défenseurs des droits des enfants.

Cette décision de retrait de direction a été prise malgré la demande unanime des représentants du personnel de retirer cette question de l’ordre du jour de la Commission administrative paritaire départementale (CAPD). Les syndicalistes soulevaient une irrégularité importante : les documents pourtant existants exprimant les reproches faits aux deux enseignants n’avaient pas été donnés aux membres de la Commission qui ne pouvaient donc émettre un avis en toute connaissance de cause. Les représentants du personnel ont refusé de participer au vote. Monique Lesko a pris sa décision, sans respect pour le règlement de l’une de ses propres instances.

Auparavant, le 19 mars, les syndicats enseignants SNUipp-FSU Isère, PAS-UDAS Isère, la Fédération de l’Isère de la Ligue des droits de l’Homme et le Collectif Isérois de Résistance à Base Elèves avaient communiqué à Monique Lesko les éléments du rapport des Nations Unies publié le 12 mars cité ci-dessus et avaient demandé l’annulation des sanctions et menaces. Monique Lesko a balayé le tout d’un revers de main en envoyant trois jours après aux syndicats un courriel où elle ajoutait en « questions diverses » de la CAPD du 26 mars le retrait d’emploi des deux directeurs. Ce qui déclenchait le refus de siéger des représentants du personnel à cette 1ere CAPD.

Désobéissance au règlement de la Commission administrative paritaire par deux fois.
Désobéissance aux recommandations du Comité des droits de l’enfant des Nations Unies publiées le 11 juin 2009.
Désobéissance aux Rapporteurs spéciaux qui montrent par leur intervention que les directeurs d’école qui refusent Base élèves ne doivent pas être sanctionnés ou menacés.

Alors, qui désobéit ?

Le Collectif National de Résistance à Base Elèves condamne cette décision prise au mépris des injonctions faites à l’Etat français par les instances internationales de défense des droits de l’Homme, il dénonce l’attitude de l’Inspectrice d’Académie de l’Isère qui rentre ainsi par la grande porte dans l’histoire du fichage des enfants. Il condamne cette manœuvre d’intimidation censée ébranler la détermination des directeurs qui refusent encore d’entrer dans ce dispositif ou qui, forts des recommandations des Nations Unies, ont décidé de cesser de l’alimenter.

Il appelle tous ceux qui se sentent concernés par ce fichage de la jeunesse à le rejoindre et à amplifier le mouvement de résistance au fichier Base Elèves, première pierre d’un édifice profondément liberticide pour l’ensemble de la population.

Le Collectif National de Résistance à Base Elèves  
base-eleves@orange.fr
http://retraitbaseeleves.wordpress.com/

Annexes :
- Rapport présenté au Conseil des Droits de l’homme par la Représentante du Secrétaire Général des Nations Unies sur la situation des Défenseurs des droits de l’homme dans le monde (pages 129 et 130 du document, paragraphes 839 et suivants). http://retraitbaseeleves.files.wordpress.com/2010/03/onu-a-hrc-13-22-add1_efs.pdf
- Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus : http://www2.ohchr.org/english/issues/defenders/docs/declaration/declaration_fr.pdf
- Communiqué du CNRBE du 29 mars : http://retraitbaseeleves.wordpress.com/2010/03/29/rassemblement-pour-soutenir-claude-et-remi/
- Communiqué du CNRBE du 12 mars : http://retraitbaseeleves.wordpress.com/2010/03/12/droits-enfants-directeurs-confortes-onu/
- Informations supplémentaires sur la situation de ces directeurs dans notre page Isère : http://retraitbaseeleves.wordpress.com/cirbe/

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mercredi, mars 31 2010

De l’irresponsabilité syndicale, par Alain Refalo

Après des mois de silence et d'inaction, alors que la formation initiale des enseignants est démantelée, que le ministère veut recruter des étudiants et des retraités pour les remplacements, que le projet des EPEP consacrant la municipalisation des écoles pointe à l'horizon et surtout que des dizaines de milliers de postes seront à nouveaux supprimés à la rentrée, les syndicats nous proposent à nouveau une journée de grève ici, une autre par là, des manifestations et même des pétitions sur internet… Incapables d'analyser les échecs de leurs actions passées, les principaux syndicats d'enseignants du primaire, sur le plan national, restent décidément figés sur le mythe de décembre 95. Ils oublient la cuisante déroute du printemps 2003 qui a contribué à écœurer de nombreux enseignants et à les détourner de l'action syndicale. Et depuis trois ans, malgré une mobilisation sans précédent autour de la défense de l'école publique, ils sont incapables de relayer les nouvelles formes de résistance qui ont émergé et n'ont pas réussi à infléchir la politique au bulldozer du gouvernement.

Or, les attaques sans précédent contre l'école et plus largement le service public d'éducation méritent une riposte d'envergure proportionnée à ces attaques. Si l'école publique est vraiment en danger, et ce n'est pas qu'un slogan, notre devoir est d'empêcher la mise en œuvre des réformes qui déconstruisent l'école et que les grèves précédentes n'ont pu enrayer. Nous devons d'urgence repenser à nouveaux frais nos modes d'action et de résistance pour être à la hauteur du défi que nous a lancé ce gouvernement. Le ministère exige une soumission inconditionnelle des personnels pour qu'ils obéissent et appliquent sans discuter les réformes. Là est le véritable curseur qui permet de mesurer le niveau de résistance ou de soumission de la profession. Allons-nous continuer à manifester et faire grève contre ces réformes et une fois revenus dans nos classes les mettre en pratique bien sagement ? Faut-il rappeler aux syndicats qu'un fonctionnaire est doué de raison et de conscience ? Lorsqu'il nous est demandé d'être complices de réformes néfastes et destructrices, notre seul devoir est de s'y opposer, et de refuser collectivement de s'y soumettre. Ce n'est pas seulement une question d'honneur, mais de responsabilité et d'efficacité.

Les syndicats majoritaires sont en retard de plusieurs batailles. Ils ont oublié que ce pouvoir a parfaitement retenu les leçons du passé et qu'il s'accommode désormais d'une contestation légale quand bien même elle serait massive dans la grève. En réalité, il n'attend qu'une seule chose : que les syndicats continuent à « s'opposer » par la grève, y compris « reconductible », et la manifestation. Il peut ainsi dormir tranquille, d'autant que les syndicats cautionnent le service minimum d'accueil en demandant aux grévistes de remplir leur fiche de déclaration de grève… Ce que ce pouvoir redoute d'abord, c'est l'insoumission des personnels et la désobéissance collective, seules résistances susceptibles de faire échec, dans l'action quotidienne, aux réformes destructrices. Nous l'avons expérimenté. Ce qui est insupportable à notre hiérarchie, ce n'est pas tant la désobéissance clandestine, que la désobéissance ouverte, revendiquée et assumée. Elle seule, aujourd'hui, constitue une force de pression qui fait bouger les lignes.

Le mouvement des enseignants du primaire en résistance a inauguré une nouvelle forme de lutte dans l'Education Nationale. La première victoire que les enseignants-désobéisseurs ont obtenue, c'est de n'avoir rien cédé malgré les pressions et les sanctions, somme toutes relativement limitées. La seconde victoire, c'est qu'ils continuent à enseigner sans se renier, sans appliquer les dernières réformes pédagogiques. De fait, ils les neutralisent. Quelques milliers, c'est un grain de sable dans la machine à déconstruire. Plusieurs dizaines de milliers, ce serait l'échec définitif des réformes. La résistance pédagogique constitue un puissant levier, à la portée de chacun-e, qui atteste d'une action déterminée, permanente et populaire. Comment peut-il se faire que les syndicats soient incapables de le comprendre ? Comment est-il possible qu'ils n'aient pas revisité leur logiciel de résistance en regard de ce mouvement exemplaire qui a émergé par l'initiative de quelques-uns qui ont su entraîner un grand nombre dans la désobéissance collective ?

3 000 enseignants-désobéisseurs, c'est certes le plus important mouvement de désobéissance civile que l'Education Nationale ait connu, mais c'est surtout une forte minorité agissante qui ne demande qu'à s'étoffer et à devenir une véritable force de contrainte sur le pouvoir. Nous n'oublions pas que de nombreux collectifs de parents d'élèves se sont mis en mouvement dans la foulée des premières lettres de désobéissance. Un espoir venait de naître qu'il convenait de ne pas décevoir… La popularité de ce mouvement n'a pas faibli auprès des parents d'élèves. Là est l'enjeu décisif : susciter la sympathie et la mobilisation de l'opinion publique en soutien à l'action des enseignants-désobéisseurs pour structurer une pression sur le pouvoir qu'il ne pourra pas ignorer. C'est ainsi que l'opinion publique passe d'une attitude de tiers-témoin à une attitude de tiers-soutien. Cette force de l'opinion publique en appui des revendications des enseignants-désobéisseurs peut s'avérer décisive.

Certes, les syndicats ont su apporter leur soutien aux enseignants-désobéisseurs menacés de sanctions. Mais ce fut vraiment le service minimum ! N'y a-t-il pas quelque hypocrisie à soutenir un enseignant-désobéisseur lorsqu'il est soumis à la pression de son administration, tout en se démarquant haut et fort, y compris en commission disciplinaire, du mode d'action utilisé ? N'est-ce pas le pire soutien que nous pouvions espérer ? Les syndicats se veulent « responsables », alors la désobéissance ce n'est pas leur tasse de thé, entend-on ici ou là. En réalité, leur manque de lucidité et de courage frisent l'irresponsabilité en regard des enjeux de la déconstruction de l'école publique. Pour être juste, fort heureusement, un nombre non négligeable de sections départementales du syndicat majoritaire dans le primaire, sous l'impulsion d'adhérents-désobéisseurs, ont repris à leur compte la démarche de la résistance pédagogique en mobilisant de façon significative.

L'heure n'est plus à la frilosité. Dans de nombreux secteurs publics, à l'exemple des enseignants-désobéisseurs, et bien souvent en dehors des organisations syndicales, des fonctionnaires entrent collectivement en résistance et en désobéissance pour ne pas cautionner des lois et des réformes scélérates qui détruisent les acquis issus de la Résistance. De ce point de vue, ils agissent réellement de façon éthique et responsable. Le moment est venu de préparer la convergence des luttes, mais également la convergence des moyens de lutte pour résister ensemble et massivement à ce pouvoir libéral-autoritaire. Nous avons essayé de convaincre, nous avons attendu, nous avons espéré que les organisations syndicales soient à la hauteur de la situation... Désormais, le temps est compté. Nous avons décidé, et sans attendre, selon la formule de Gandhi, d'être dès aujourd'hui le changement que nous voulons voir réaliser. En conscience et en toute responsabilité.

Alain Refalo, le 30 mars 2010
Enseignant du primaire en résistance
Auteur du livre "En conscience je refuse d'obéir, résistance pédagogique pour l'avenir de l'école", Editions des Ilots de résistance, 2010

En savoir plus:

mardi, mars 23 2010

Bastien Cazals: Le Conseil d'Etat déboute le Tribunal Administratif de Montpellier

Samedi dernier, Bastien Cazals a reçu copie de la décision du Conseil d'Etat dont lecture a été faite le 17 mars 2010.

Dans ses conclusions, le Conseil d'Etat annule la décision prise le 9 juillet 2009 par le juge des référés du Tribunal Administratif de Montpellier, de suspendre plus de 20 jours de retraits de salaire pour Cédric Serres et lui-même.

Ainsi Bastien Cazals se verra à nouveau retirer 24 jours de salaire sur ses prochains traitements, soit l’équivalent de 1400 € !!

Même s'il s'attendait à une attitude moins favorable de cette institution proche du pouvoir politique, Bastien Cazals juge cette décision du 17 mars scandaleuse !
En effet, le Conseil d'Etat, contrairement aux attendus de TA de Montpellier, prétend que l'administration avait clairement établi les modalités de mise en œuvre de l'aide personnalisée.

Pourtant, les nombreux courriers de sa hiérarchie n'ont jamais apporté aucune précision sur ces modalités, par rapport aux textes offficiels qui régissent ce dispositif.
De plus, ces textes réglementaires restent suffisamment ouverts sur leur mise en œuvre, permettant à chaque équipe enseignante de s'adapter aux besoins spécifiques de son école, notamment dans le cas particulier des maternelles.
C'est d'ailleurs un constat fait par l'IGEN et l'IGAENR, dans une note du synthèse du 9 juillet 2009 qui faisait largement état de la diversité des organisations choisies sur tout le territoire.

Pour couronner le tout, le Conseil d'Etat balaie d'un revers tous les autres moyens levés par les avocats des enseignants contre la légalité de ces retraits de salaire, pour conclure au rejet définitif des référés suspension.


Bref, ce jugement cache mal une véritable décision politique.

 

Loin d'être découragé, Bastien Cazals reste dans l'attente des décisions relatives aux 7 autres recours déposés auprès du Tribunal Administratif, et envisage de faire appel auprès des instances de justice européenne. Pour l’heure, Bastien Cazals invite l’ensemble de la communauté éducative, parents, enseignants, etc., au Forum « Enfant aujourd'hui, Citoyen demain » qui se tiendra les 26 et 27 mars 2010 à Montpellier.

Ce forum citoyen pour une école publique, laïque et populaire souhaite informer des transformations actuelles de l'école, débattre de son avenir, et discuter des différentes formes de résistance collective à mener pour sa défense.

En l'organisant, avec de nombreux partenariats, le Réseau des Enseignants du Primaire en Résistance montre sa volonté et sa capacité à fédérer, autour de questions essentielles pour l'avenir de l'Education Nationale.

En savoir plus:
* http://uneecolepourvictorethugo.hautetfort.com/

mardi, janvier 26 2010

Erwan Redon et Gilles Lehmann réintègrent leurs écoles

COMMUNIQUE du Réseau des enseignants du primaire en résistance, 25 Janvier 2010 Victoire contre les abus de l'autorité administrative : Erwan Redon et Gilles Lehmann réintègrent leurs écoles

Nous sommes heureux d'apprendre qu'aujourd'hui, lundi 25 janvier, nos collègues Erwan Redon et Gilles Lehmann réintègrent leurs classes dont ils avaient été abusivement soustraits .

Le premier, suite à une décision du Tribunal Administratif de Marseille jugeant illégale sa sanction de déplacement d'office et le second, suite à un recul de L'Inspection Académique de Limoges.

Dans le premier cas, l'administration a sanctionné abusivement l'enseignant marseillais pour avoir exercé sa liberté pédagogique, dans le second cas, elle l'a relevé de la classe pour de simples déclarations d'intention de ne pas respecter à la lettre le protocole d'évaluation nationale des CM2.

Une conclusion s'impose : l'administration crispée et autoritaire de l'Education nationale n'hésite pas à se mettre hors la loi pour tenter de faire plier ceux qui contestent ses directives alors que les enseignants-désobéisseurs ont été respectueux des lois de la République et des droits des enfants.

Nous dénonçons donc l'utilisation partisane du droit, systématiquement désavouée d'ailleurs par les tribunaux administratifs, qui est faite par l'Etat contre les résistants pédagogiques et nous appelons à poursuivre cette résistance dans l'objectif toujours renouvelé de l'intérêt de nos élèves, en particulier des plus en difficulté.



En savoir plus sur les enseignants désobéisseurs

A lire également:

dimanche, janvier 24 2010

Les « désobéisseurs » : Des instit' au ban de l'école, France Inter

Dimanche 24 janvier, 9h, Émission Intersection sur France inter

Lundi 18 janvier 2010 : l’inspection d’académie de Limoges sanctionne un maître d’école de la Haute Vienne. Son tort : avoir refusé d’organiser des tests d’évaluation imposés par le ministère pour les élèves de CM2. Le maître a été suspendu, en attendant une éventuelle mesure disciplinaire. Comme cet instituteur limousin, ils sont 3000 enseignants ou directeurs d’école à refuser, ouvertement, d’appliquer certains dispositifs prévus par la réforme du primaire voulue par Xavier Darcos. Ils dénoncent le caractère « rétrograde » des nouveaux programmes. Selon eux, la volonté est désormais non plus d’ouvrir l’esprit des enfants, mais de les préparer à la compétition. Ils se présentent comme des « résistants pédagogiques « ou des « objecteurs de conscience pédagogiques ». Ils refusent par exemple de remplir le fichier informatique des élèves mis en place par le ministère. Ils refusent aussi d’appliquer le soutien scolaire tel qu’il est prévu par la réforme. Face aux sanctions, telles que des retenues de salaires ou des rétrogradations pour les directeurs, les « désobéisseurs » se sont organisés autour d’une charte. 3 000 enseignants l’ont signée. Face à eux, le nouveau ministre Luc Chatel se veut aussi intransigeant que son prédécesseur. Pour lui, le statut de fonctionnaires d’Etat impose des obligations aux enseignants, dont celle d’obéir aux directives. Entre les deux camps, le bras de fer ne fait que commencer. Les « désobéisseurs » : des instit’ au ban de l’école : c’est un reportage d’Emmanuelle Daviet et Jean-Pierre Pernel.

[En savoir plus sur le site de France Inter] [Ecoutez l'émission]

mardi, janvier 19 2010

Evaluations CM2: un enseignant désobéissant de Haute-Vienne suspendu

La version 2010 des sanctions annonce clairement et sans délai la couleur: un enseignant de Haute-Vienne (déjà épinglé l'année dernière pour des refus similaires -lire la lettre à son IA-) vient d'en faire les frais. Sa volonté de réduire la pression sur ses élèves en faisant passer les évaluations sur 3 semaines plutôt que les 4 jours prévus par le ministère, lui vaut une suspension immédiate (une sanction normalement utilisée en cas d'urgence, quand il y a danger pour les enfants!) et une convocation à l'IA le 22 janvier. Qu'on ne s'inquiète pas pour ses élèves, ils pourront passer les évaluations comme prévu, un remplaçant a été immédiatement trouvé pour finir la semaine au pied levé!

N'hésitez pas à manifester votre indignation à l'Inspecteur Académique de Haute-Vienne: cabinet.ia87@ac-limoges.fr, au ministère info-desco@education.gouv.fr (exemple de courrier de soutien).

Pour en savoir plus:

mercredi, novembre 11 2009

4312 signatures pour la pétition Ecole en Danger, 76 pour la Haute-Savoie...

Pourtant, nous sommes bien plus nombreux à être conscients que l’école est en danger.

Pourtant, nous sommes bien plus nombreux à croire véritablement en une école publique de la réussite pour tous.

Pourtant, l’année dernière, nous avons été bien plus nombreux, parents et enseignants de la maternelle à l’université, à nous mobiliser côte à côte pour nous opposer aux réformes Darcos et Pécresse.

Pourtant, nous avons été bien plus nombreux, dans une cinquantaine de départements, à mener des actions aux formes nouvelles et variées, souvent ignorées par le gouvernement, mais parfois relayées par les médias nationaux … (cf site de la coordination Ecole en danger : www.agnationale.org)

Certes, la fatigue, le découragement… Puis l’été… Des vacances bien méritées pour tous mais ceux qui nous dirigent, eux, n’ont pas pris de pause et en ont profité pour sanctionner les désobéisseurs et ont poursuivi leurs attaques contre l’école avec détermination dès la rentrée, en faisant notamment voter une loi obligeant les municipalités à financer le privé ou en mettant en place des stages qui conduisent à confier des classes à des étudiants…

Face au gouvernement qui feint de croire que nous restons sans réaction face à l’application des réformes que nous avons contestées l’an dernier, nous avons encore la possibilité d’afficher notre refus. Bien entendu, les pétitions sont légion et personne n’a la naïveté de croire à l’efficacité de celle-ci en tant que telle, quand bien même elle rassemblerait les millions de signatures des personnes concernées par l’avenir de l’école publique… Mais elle est la synthèse des revendications que nous avons portées toute l’année dernière et semble mériter, à ce titre, mieux que quelques milliers de signatures…

Parce qu’elle est une manière, pour ceux qui se sont battus l’année dernière, d’exprimer la continuité de leur engagement

Parce qu’elle est une occasion, pour ceux qui partagent nos préoccupations, d’afficher leur soutien

Parce qu’elle est un support pour relancer un débat crucial dans les écoles, collèges, lycées, universités et pour continuer à informer la population sur les lieux de travail, sur les marchés, dans les réunions, dans les manifestations culturelles, dans le cadre familial et amical …

Parce qu’elle est aussi une des expressions du feu qui couve, y compris au-delà de l’école

C’est pourquoi, si vous voulez défendre une certaine idée de l’école publique,

  • Vous pouvez signer la pétition en ligne : www.ecoleendanger.org
  • Vous pouvez télécharger la version papier et la faire signer autour de vous (en couleur ou noir et blanc, signatures à renvoyer ensuite à ECOLE EN DANGER 11 rue Chavanne 69001 LYON)
  • Vous pouvez envoyer une invitation à signer la pétition à vos contacts ici
  • Vous pouvez télécharger la bannière de la pétition à mettre sur votre site ou blog ici

Pour une école de la réussite pour tous, « Parce qu’il faut faire partager au plus grand nombre ce que l’on a cru devoir réserver jusqu’ici à une élite » (Jean VILAR)

En attendant le 2ème souffle qui permettra de reprendre la lutte qu’impose la gravité de la situation,

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dimanche, septembre 13 2009

Enseignants désobéisseurs: l'été meurtrier!

Ils ont donc été sanctionnés:

- Alain Refalo (31): convoqué en commission disciplinaire le 9 juillet à l'inspection académique à Toulouse s'est vu signifier une sanction disciplinaire de catégorie 2 : abaissement d'un échelon, soit la sanction qui a le plus de conséquences financières sur son traitement. S'ajoutant à la promotion qui lui avait été refusée au mois de février, et indépendamment des 19 jours de salaire qui lui ont déjà été retenus, cette sanction représente pour les quatre ans qui viennent une perte d'au moins 7 000 euros, alors qu' Alain Refalo a effectué l'intégralité de son service devant les élèves et que les rapports pédagogiques de ses inspecteurs sont élogieux. Les faits reprochés à Alain Refalo sont : refus d'obéissance, manquement au devoir de réserve, incitation à la désobéissance collective, attaque publique contre un fonctionnaire de l'Education Nationale.

- Bastien Cazals (34): démis de ces fonctions de directeur pour la rentrée 2009, pour ne pas avoir remplis le fichier Base Elèves. Parallèlement recours devant le Tribunal Administratif qui suspend les retraits de salaire infligés à l'enseignant. Plusieurs autres enseignants se sont vu retirer leur poste de direction pour les mêmes raisons: Isabelle Huchard (34), Yves LeGall (38), François de Lillo (09).

- Erwan Redon (33): convoqué en commission disciplinaire le 7 juillet, commission reportée pour irrégularité de procédure, reconvoqué le 17 septembre pour les motifs suivants: non respect des obligations professionnelles se manifestant par un accomplissement insatisfaisant des fonctions confiées, et négligence des instructions données. Parallèlement recours devant le Tribunal Administratif qui suspend les retraits de salaire infligés à l'enseignant.

En savoir plus sur ce sujet

mardi, juin 30 2009

Pique-nique citoyen

Après cette année de lutte pour la défense de l'Ecole, nous invitons parents, enseignants, citoyens à venir nous rejoindre autour d'un pique-nique citoyen, dimanche 5 juillet à partir de midi sur la plage de Sciez-sur-Léman (voir la carte ci-dessous). Ce sera également l'occasion de soutenir les enseignants désobéisseurs. Venez nombreux, en famille! On compte sur vous!

Cliquez sur l'image pour téléchargez l'affiche:

ici

Pour ne pas se perdre:


Afficher Pique-nique - Dimanche 5 juillet sur une carte plus grande

Sanctions administratives: la liste n'est pas terminée...

Nous avons déjà évoqué les convocations de 2 enseignants en conseil de discipline en juillet. Les retenues sur salaires sont nombreuses, d'autres sanctions sans précédent se font le jour:

  • Bastien Cazals (enseignant désobéisseur sanctionné de 36 jours de retraits sur salaire et auteur du livre "Je suis prof et je désobéis") a reçu un courrier de l’Inspecteur d’Académie de l’Hérault lui intimant l’ordre de ne plus communiquer avec aucun media pour tout sujet ayant rapport avec ses fonctions. Il engage un recours au tribunal administratif. de Montpellier. L'audience est prévue le 6 juillet à 15 heures. Pétition de soutien ici
  • Jean-Yves Le Gall, directeur de l’école élémentaire de Notre Dame de Vaulx en Isère, a toujours dit non au fichage des enfants. Il fait partie des 190 directeurs rassemblés au sein du collectif national de résistance à base élèves qui ont signé un engagement à ne pas renseigner Base Elèves. On lui a signifié qu'il perdait son poste de directeur au 1er septembre 2009. C’est la première fois qu’une telle sanction est prononcée à l’encontre d’un directeur à qui le seul et unique reproche qui est fait et la non-saisie de base élèves. Pétition de soutien ici
  • D'autres exemples à lire sur le site de soutien à Erwan Redon et sur le site Résistance pédagogique pour l'avenir de l'école

Pour soutenir ces enseignants, vous pouvez aussi utiliser la lettre que nous avons rédigé à cet effet, et la renvoyer aux inspecteurs académiques concernés (adresses dans ce document).

Pour mémoire le reportage sur les désobéisseurs (France 3, 26/05/2009).

En savoir plus sur le "devoir de réserve" invoqué par la hiérarchie sur le site du Café Pédagogique

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